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Foxtrot Voyages

CARNETS DE BORD DU "LAERTES" ET AUTRES NAVIRES : la mer, les côtes, les ports et quatre pas à terre...

SUR UN CARGO MIXTE JUSQU'À TERRE-NEUVE

SUR UN CARGO MIXTE JUSQU'À TERRE-NEUVE

Première nuit : LE BELLA DESGAGNÉS

Le cargo (presque) écologique

 

Sur la passerelle, il fait nuit, dedans, dehors. D’un côté de la baie vitrée des écrans – radar, cartographie, contrôles du navire... – et de l’autre, la nuit, la pluie, la brume. Autant dire qu’on ne voit rien. Pourtant, pour le commandant en second, Jean-Charles Le Blanc, de quart quand nous montons après minuit, c’est le trajet le plus tranquille. À part quelques minéraliers qui longent la côte Nord, le cœur de l’estuaire est vide. Cet homme tranquille a fait mille cinq cents fois le trajet en 46 ans de carrière. Il en connaît chaque caillou dirait-on si tous les cailloux étaient connus, car les récifs cachés sont le premier danger.

DES GLAÇONS VENUS DU LABRADOR

Lui, qui a commencé sans les instruments modernes d’aide à la navigation, a appris peu à peu, en ouvrant les yeux. Toutes les navigations près des côtes et les approches se font à vue. Surtout en hiver quand le courant du Labrador fait descendre vers le sud les énormes glaçons venus de l’Arctique et que les vents d’Est les poussent vers ce dédale d’îlots et de récifs où ils se coincent, ajoutant encore des pièges aux obstacles permanents.

Les deux ports les plus difficiles sont La Romaine et Harrington Harbour. Nous avons eu l’occasion de nous en apercevoir. Surtout quand il y a du vent. Et ici, la météo est très changeante. Des coups de vent à 50 nœuds peuvent se lever brusquement. Dans ces cas-là, impossible d’approcher des ports.

POUR LES MANŒUVRES DÉLICATES

Et pourtant, le Bella est équipé pour les manœuvres délicates. Il possède un système de propulsion que l’on retrouve seulement sur certains très grands navires de croisière qui craignent d’entrer dans des ports trop petits. Pas de gouvernail, mais quatre propulseurs (des pods,  “jets d’eau”, pour faire court), capables de tourner à 180°. Si on ajoute deux puissants propulseurs d’étrave, le Bella peut virer sur place, se déplacer en crabe, en diagonale avant et arrière... Tout ça, sans barre à roue, juste un genre de joystick. Il y a même un système automatique qui permettrait de laisser faire l’électronique pour atterrir. Tenant compte du vent et du courant, il peut vous mettre votre bateau à quai pendant que vous dormez. À condition d’avoir une couverture GPS avec la précision militaire, ce qui n’est pas le cas ici. 

Visite des machines : quatre générateurs diesel neuf cylindres auxquels sont associées quatre turbines qui produisent de l’électricité pour les moteurs des propulseurs. Avec ça, on manœuvre avec très peu d’inertie et on avance souplement à 12 nœuds de croisière. Pas la peine d’aller plus vite avec de si courtes escales, la plupart du temps.

STABILISATEURS ANTIROULIS

Simon a fait le convoyage du bateau d’Italie où il a été fini (après une construction en Croatie). « On s’est pas mal fait brasser pour la traversée de l’Atlantique » raconte-t-il. Nous ne l’avons pas testé dans des conditions très difficiles, mais avec 30 nœuds de vent et des creux de deux à trois mètres, les stabilisateurs antiroulis maintenaient le Bella presque à plat.

L’équipe de Simon contrôle tout dans le bateau : la ventilation, la climatisation, la circulation de tous les fluides, la station d’épuration (pas de rejets d’eaux usées), le désalinisateur (7.000 litres d’eau par jour, sans aucun goût désagréable)... Le Bella est écologique et autonome.

© Djinn & Christophe Naigeon

SUR UN CARGO MIXTE JUSQU'À TERRE-NEUVE
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